La patience des ouvriers de l’acierie ESB de Seraing en Belgique, a des limites. Au chômage technique depuis 18 mois, ils ont appris lundi 11 avril dernier que leur salaire du mois de mars ne leur seraient pas payés. Cette violence ne resta pas sans réponse. Pour cela les ouvriers excédés n’eurent qu’à se servir dans la boîte à outil de l’histoire des pratiques de grève.
Séquestration et sabotage: les patrons ne comprennent qu’un langage.
Ce lundi, dans la journée déjà, alors que trois membres de la direction qui étaient séquestrés depuis la matinée dans les bureaux, certains ouvriers ne résistèrent pas à l’envie de leur frictionner les oreilles. Un des types de la direction reçut ainsi deux trois mandales bien placées. A défaut de payer les salaires, ça doit soulager. En tous cas, ça témoigne d’une situation que les ouvriers d’ESB considèrent insupportable.
C’est que cette acierie électrique est condamnée à fermer. La holding luxembourgeoise Green Elephant, à qui elle appartient, est annoncée en faillite. 18 mois que les ouvriers s’y rendent et même l’entretiennent, en attendant une solution qui la fera de nouveau tourner. En vain bien sûr.
Cette annonce sur les salaires fut l’entourloupe de trop. A l’aide de tractopelles les ouvriers se sont attaqués au bâtiment administratif de l’usine. De la façade et de l’intérieur des bureaux, il ne reste qu’un amas de taule et de verre comme si un ouragan les avait ravagés.
Si par choix, le coeur de l’usine et les machines ont été épargnés, l’atelier de maintenance lui n’a pas échappé à la tempête. Ses portes ont été mises en morceaux, avant que les ouvriers ne reprennent les outils qui leur appartenaient.
Les flics ont déboulé vers 18 heures. A partir de là, le calme est revenu. Mais c’est essentiellement parce que la direction de Green Elephant a annoncé avoir trouvé un accord avec la banque pour payer les salaires en fin de semaine, et assurer aussi les salaires d’avril et mai.
Seule la lutte paie, est une bonne conclusion.