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Ah le joli mois de mars 2016

Il y a un an jour pour jour commençait le mouvement contre la loi travail. Retour sur le contexte de la lutte, les perspectives que cette mobilisation à ouvert.

Le 11 janvier 2015 sur la place de la République, un cortège s’ébranle, lentement, vers la place de la Nation. La foule sans cesse grandissante est secouée par des vagues d’applaudissement. L’objet de ces applaudissements, ce sont les policiers.
Dans ce geste se cristallise tout un programme politique : celui d’une reconstitution de la communauté nationale, sous l’égide d’un État protecteur. Les forces de l’ordre sont l’incarnation vivante de cet État fantasmé. A ce moment précis, tout le monde aime la police.

Un peu plus d’un an plus tard, sur la même place, règne une tout autre ambiance. Tout le monde ne déteste peut-être pas la police, contrairement à ce que dit le slogan, mais il paraîtrait déplacé de les applaudir. Le chanteur Renaud vient de sortir une nouvelle chanson, « j’ai embrassé un flic ». Il est à côté de l’histoire, proposant la bande son déjà périmé d’un juin 68 qui aurait précédé mai.

Conjurer l’atonie induite par l’état d’urgence.

Il y a un an, nous avons assisté à une succession d’événements singulière : l’histoire s’est répétée à l’envers. Imaginons que nous prenions mai 68 comme un film. Qui aurait un début quelque part en mars avril, mai sous forme d’émeute et de grève, pour une fin en juin, avec une immense manifestations pro-régime.
Maintenant, faisons passer ce film à l’envers : rembobinons. La masse de manifestants républicains va puis rentre chez elle. Elle laisse la place aux grévistes, aux émeutes. La chienlit, pour reprendre l’expression du général de Gaulle, mais aussi de J.C. Cambadélis, reprend la rue. Face à elle, un fantôme pitoyable, le chanteur Renaud, qui dans l’ironie cruelle de cette histoire aura été lui aussi cul par dessus tête, poussant pathétiquement une chansonnette pro-flic.

Un an après, le 9 mars 2017, le cours quotidien est revenu. L’état d’urgence est toujours là. La loi travail est passée. Mais ce mouvement a laissé des traces. Dans le rapport a la police, bien sûr. Dans le discrédit des forces politiques gestionnaire aussi, notamment de la gôche : c’était après tout le premier mouvement social contre un gouvernement de gauche.

Ceci n’est pas un mouvement.

Enfin, si tant est qu’on appelle cela un mouvement social. Cette question a fait débat, au printemps dernier. Ce n’est pas pour rien. C’est que si l’on juge par rapport à ce qu’on a pu connaître par le passé, la réponse est loin d’être évidente. La raison en est que la séquence de la lutte des classes en France qui s’ouvre en 1995, s’est terminée en 2010.

20 ans après le mouvement de 1995, les bastions traditionnels du syndicalisme sont bien affaiblis, les statuts éclatés, les entreprises publiques privatisées. Les cheminots n’ont pas entraîné la lutte. Ils se sont presque partout cantonnés à la défense de leur réglementation particulière du travail, la RHOO77, malgré les appels qui leurs étaient fait. (( Que nous avions d’ailleurs relayé.))
La fonction publique, éducation nationale en tête, s’est peu mobilisée. Les étudiants se sont très peu organisés, comme en témoignaient les AG squelettiques dans les facs ou leur absence de représentation dans la lutte.

Pourtant, on a lutté.

Souvenons nous. L’état d’urgence pèse comme un couvercle sur nos têtes fatiguées. Nouveau coup de massue, l’annonce de la loi travail tombe. Nous sommes le 17 février 2016.
La ministre du Travail, Myriam El Khomri, annonce dans le journal Les échos que l’objectif de ce projet est d’« améliorer la compétitivité des entreprises, développer et préserver l’emploi, réduire la précarité du travail et améliorer les droits des salariés ».
Tout en changeant l’eau en vin, multipliant les pains au chocolat, le tout sur l’air de la balade des gens heureux. On rit jaune.

Une pétition est mise en ligne dés le lendemain, le 18 février. En l’espace de deux semaines, « Loi travail non merci » obtient un million de signatures. Des Youtubers se rassemblent pour appeler les travailleurs précaires à témoigner de leur situation au taf sous le hashtag #OnVauxMieuxQueCa, très relayé.

Puis le 23 février via Facebook, plusieurs syndicalistes, sans le soutien de leurs organisations, appellent à une manifestation le 9 mars. Cet appel se diffuse massivement et entraînent les centrales syndicales opposées au projet de loi : c’est le début de la mobilisation de rue.

La mobilisation contre la loi travail se sera frayé un chemin par une voie nouvelle.

Celle ci se sera donc frayé un chemin par une voie nouvelle, en ligne, surtout via les réseaux sociaux. C’est une première de cet ampleur, en France. Cela a surpris les directions syndicales qui ne s’attendaient pas à une réaction aussi vive. Elles se retrouvent donc devant le fait accompli et n’ont d’autres choix que d’accompagner la mobilisation. Pour commencer, dés le lendemain, le mercredi 24 février, la CGT annonce dans une note interne la tenue d’une journée d’action. Le 31 mars. Poussée par plusieurs de ses Union Départementales (UD), dont celle des Bouches du Rhône, déjà rallié à la date du 9 mars, la confédération finit le 29 février par appeler ses adhérents à manifester ce jour là aussi. En quelques jours, une lame de fond s’est levé. Le début d’un long printemps.

C’est que nous étions tellement nombreuses et nombreux, à percevoir l’ampleur de l’attaque ! Parler de la loi travail dans la rue, au travail, dans le métro, partout, était, un vrai révélateur de classe : tout les exploités ou presque, la rejetait. Plus que cela: c’est notre situation même d’exploité(e)s sous le capitalisme que nous remettions en question.

Le 9 mars est plutôt un succès en terme de participations aux manifs. Un demi million de personnes dans les rues. Le 31 mars c’est loin, dans plus de trois semaines… D’ici là, une nouvelle journée de lutte à l’appel est annoncée pour le 17 mars. Cette fois ci, la confédération CGT ne suit pas. Cependant, plusieurs fédérations, mais aussi une douzaine d’union départementales, appellent à la grève.

La grève, mais quelle grève ?

Le 9 mars, il y avait une grève à la SNCF, parallèlement à la manifestations contre la loi travail, dans le rail, on mobilise contre un bouleversement de la réglementation du travail spécifique à l’entreprise. Au moins un gros tiers de participation à la grève.

Mais pour ce qui est de l’appel général à la grève, il est au final en demi teinte. Ce qui fait foule dans cette manifestation du 9 mars, ce sont les cortèges lycéens en particulier, mais aussi la participation des étudiants. Sans avoir de chiffres précis, on peut estimer que du côté des salariés, mis a part les cheminots, seuls quelques grosse boites, en général les plus combatives, comme par exemple à PSA, ont débrayé. Sinon, la participation à la manif est le fait de syndiqués, qui récupéreront les heures plus tard, et de représentants syndicaux prenant sur leurs heures de délégations. Cela se voit au fait que beaucoup de participants à la manif n’ont pas de cortège fixe.

Ce schéma, s’il amène à une mobilisation visible dans la rue, cache mal l’absence de grève, la vraie, celle avec blocage de la production ou de la circulation des marchandises. On touche déjà ici à une des principales limites de ce mouvement.

On retrouvera, en version réduite, cette configuration durant les semaines qui suivent le 9 mars, et qui verront se succéder deux journées d’actions, surtout à l’initiative des étudiants et des lycéens. Et on attends le 31 mars…

Faire l’analyse en détail de ce mouvement n’est pas l’objet de ce texte. Mais vous aurez l’occasion d’en entendre parler sur ce site prochainement.

En retombant, cette mobilisation ouvre un vaste champ d’interrogation stratégique. Si tout le schéma militant post-95 est caduc, il est plus que temps de se retrousser les manches.

Et la suite ?

Ce mouvement ouvre une autre séquence. A nous de l’analyser. C’est d’ailleurs l’une des perspectives  de la re-parution de 19h17 : s’inscrire dans cette nouvelle période post-loi travail en France. En saisir les enjeux. Que se passe-t-il avec la police ? Ou en est le syndicalisme ? Et la question des luttes de bases ? Et l’ubérisation ? Quelle stratégie révolutionnaire pour la période ? Allons nous vers une nouvelle crise économique ? Sont une partie des problématiques que nous tenterons de défricher.

Ah le prochain printemps…

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