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Top 5 des mesures qui augmentent le chômage en prétendant le faire baisser

Le chômage, tout le monde en parle parmi les candidats à la présidentielle. Top 5 des mesures qui sous prétexte de faire baisser le chômage dégradent nos conditions de travail, d’indemnisation et… augmentent le nombre de chômeurs.

1. Faciliter les licenciements.

Cela semble l’évidence même : s’il est plus facile de licencier, alors… Il y aura plus de licenciements. Et qui dit augmentation des licenciements, dit augmentation du chômage. Mais c’est sans compter le poids de la propagande patronale.

On les connaît les arguments patronaux : « si on a la possibilité de vous virer plus facilement, on sera rassuré, et bam, on embauchera plus ». C’est exactement l’esprit de la réforme du marché du travail en Italie. De l’autre côté des Alpes, le gouvernement de centre-gauche de Renzi à donc abrogé l’article 18 du statut des travailleurs, qui encadrait les licenciements, en mars 2015.

Résultat ? Une augmentation de 31 % des licenciements sur l’année 2016 par rapport à 2015.
Et un taux de chômage qui augmente aussi, et va s’établir à 11,9 % chez les jeunes il flirte avec les 40 %. Et ce sont les chiffres officiels, c’est à dire largement sous évalué. Sans oublier l’exil massif.

2. Développer le temps partiel.

Les discours des politiciens sont fait de ce type de tour de passe passe. Ne dites plus chômage partiel. Dites emploi à temps partiel. Et hop, voilà des millions de chômeurs (et surtout chômeuses) en moins ! De fait, les emplois à temps partiels sont la plupart du temps subis. Pas que les prolétaires sont à fond dans l’idée de travailler H24, plutôt que cela ne suffit pas à remplir le frigo…

L’aboutissement de cette logique nous est montré au Royaume-uni. Il s’agit des contrats zéro heure, dont le nombre a bondi depuis 2008. Dans ce contrat, tous les avantages sont du côté de l’employeur. Il ne l’oblige pas à fixer un temps de travail minimal et un salaire minimum.

Ce type de contrat oblige le salarié à être disponible à n’importe quel moment de la journée. De son côté, l’employeur n’est pas tenu de garantir une durée de travail minimum. En gros, tu es d’astreinte en permanence, mais tu ne reçois aucune indemnité. Sans surprise, le secteur de la santé compte plus de 160 000 personnes embauchées sous ce contrat. Il est aussi très utilisé dans la restauration, notamment par Mc Donald’s ou 90 % des salariés sont sous contrat zéro heure. Mais aussi subway, Burger King, Domino’s etc…

En tout, cela concerne 900 000 personnes en septembre 2016, en augmentation de 20 % par rapport à l’année précédente. Après, on nous vante le mérite d’un « modèle britannique » du plein emploi…

3. Réduire le montant ou la durée des allocations chômage.

Les salariés en France « l’expérimente » depuis des années. Il s’agirait de pousser les chômeurs, qui seraient en gros une bande de fainéants, à retourner au boulot en leur coupant les allocations. A 19h17, on a rien contre les fainéants. On est même pour l’abolition du travail. Mais force est de constater que le refus du travail est aujourd’hui très minoritaire. Et que la montée du chômage n’a pas été provoquée par la volonté de millions de personnes de vivre sans travailler.

Un bref coup d’œil dans le rétroviseur nous le rappelle :

Jusqu’en 1982, l’indemnisation était générale et représentait 90 % du salaire brut. Aujourd’hui, c’est 57%.
Jusqu’en 1979, la durée maximale d’indemnisation était de 36 mois pour un chômeur de moins de 50 ans ayant cotisé au moins 14 mois. Aujourd’hui de 24 mois, en ayant cotisé 24 mois.

En somme, le montant et la durée de l’indemnisation du chômage (rappelons au passage qu’il s’agit d’une partie de notre salaire) n’ont fait que baisser. Et le nombre de chômeurs à explosé.

4. Augmenter le temps de travail.

Là, c’est encore plus dur de nous faire passer la pilule. Il s’agirait de faire travailler plus longtemps les salariés… Pour réduire le chômage. On va être fair play et expliquer un peu. En gros, cela part de l’idée que si on fait bosser plus les travailleurs, ils vont produire plus de marchandises, et par là augmenter la croissance, et la croissance c’est l’emploi, t’as compris ?

Au final, il s’agit de moduler le temps de travail en fonction du carnet de commande. C’est à dire que lorsqu’il y a nécessité, l’employeur pourra te faire travailler plus longtemps. On se demande vraiment comment, dans cette mesure, les patrons voudront embaucher. D’un côté, faire travailler plus quelqu’un de déjà formé, de l’autre, embaucher un ptit nouveau ou une petite nouvelle… Le choix semble vite fait.

Bref, on est sceptique. Et le plus marrant, c’est qu’à priori nous ne sommes pas les seuls : Fillon aussi. Bah oui, d’un côté il nous explique qu’augmenter le temps de travail c’est créer de l’emploi mais de l’autre…

5. Faire travailler les chômeurs.

Là aussi, c’est du hard. On est dans le même registre que sur la baisse de l’indemnisation chômage, mais c’est encore plus punitif. Là, il s’agit carrément d’imposer des Travaux d’intérêts Généraux (TIG) aux chômeurs.

Au Royaume Uni, en Hongrie, République Tchèque, Allemagne, et aux Pays-Bas, on punis déjà ainsi (au moins) une partie des chômeurs. C’est aussi ce que tente de mettre en place le département du Haut Rhin depuis quelques temps.

Rappelons qu’il s’agit de faire bosser gratuitement des chômeurs, dans des emplois publics ou privé.
Sérieusement, on arrête d’embaucher des salariés et on fait bosser gratos les chômeurs, qui pense une seconde que cela va faire baisser le chômage. Là, c’est pire que du foutage de gueule.

Pour une note plus positive, cela a activé de nombreuses luttes, en particulier au Royaume-uni. Une grande campagne intitulée boycott workfare, avec manifs, piquets de grève etc a poussé des dizaines d’entreprises à renoncer à cet esclavage moderne. (( Une liste non exhaustive des entreprises qui ont du renoncer : BHS (British Home Stores), Blue Cross , The Body Shop, Boots, Burger King, The Children’s Society, HMV, Holiday Inn, Holland & Barrett, Marie Curie, Maplin, Mind ,99p, Oxfam, PDSA, Pizza Hut – Kent and Surrey, Red Cross, Sainsburys ,Scope ,Sense, Shelter,Shoe Zone, Single Homeless Project (SHP), St Mungos,  Sue Ryder; Superdrug, TK Maxx, Waterstones ))
Plus d’infos sur le workfare dans cet article.

Bonus : quelques mots sur la baisse du temps de travail.

Nous nous sommes ici concentré sur les attaques les plus directes. Nous aurions aussi pu parler de la baisse du temps de travail, comme fausse solution gestionnaire.

Telle qu’elle nous est présentée, dans les programmes sociaux démocrates, cette baisse du temps de travail s’inscrit dans une annualisation, voire pluri-annualisation de ce temps. En gros, on travaille moins longtemps en moyenne par semaine… Mais étalé sur des années. Cela n’est au final qu’un autre type d’adaptation aux besoins patronaux, il s’agit, comme nous l’écrivions plus haut, de s’adapter à la demande. Et cela implique souvent qu’on puisse travailler beaucoup plus durant une certaine période. Comme on le voit d’ailleurs avec les 35 heures en France.

Enfin, les petits partis d’extrême gauche mettent souvent en avant le mot d’ordre de la diminution du temps de travail. Sous une formule un peu floue, « travailler tous, moins et autrement ».

Il s’agit d’un mot d’ordre dit « transitoire » c’est à dire qu’ils ne pensent pas eux même qu’il sera appliqué. C’est simplement une demande que le capital ne peut pas satisfaire. Comme s’ils demandaient à ce que la police ne puisse nous frapper qu’avec des polochons ( en mousse, pour les allergiques aux plumes).

Pourquoi ne prenons nous pas au sérieux ce mot d’ordre ? Tout simplement car le travail est indissociable du capital. On ne peut pas plus « libérer le travail » qu’on ne peut créer une police non violente.

Ce type de proposition est donc au mieux du vent, au pire, altercapitaliste. C’est à dire qu’au moment ou se pose la question de son application, elle doit bien, réalisme oblige ! Se conformer au nécessité d’un système basé sur le profit. Encore une fois, on a vu cela avec les 35 heures.

Pour en finir avec le chômage, finissons en avec le travail.

Notre seule perspective pour en finir avec le chômage consiste à supprimer radicalement la cause de celui-ci : l’exploitation. C’est sur elle que se fonde le travail, qui est une activité humaine bien spécifique. De la même façon qu’en finir avec les violence policière passe par l’abolition de la police.

D’ici là, solidarité & autodéfense de classe.

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