Une nouvelle intersyndicale s’est réunie tout à l’heure, qui n’a abouti sur… rien. Enfin, pire que rien : un texte à été pondu par quelques syndicats, qui propose de raboter marginalement la loi travail. Les signataires sont en gros les syndicats jaunes. (CFDT, CFE-CGC, CFTC, Unsa). Mais aussi la Fage, une fédération de corpo étudiante. Au moins les choses sont claires.
D’un côté, nous avons donc quelques syndicats qui mettent en avant des « lignes jaunes » (ça ne s’invente pas). En résumé, il s’agit du retrait du plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif et « des mesures qui accroissent le pouvoir unilatéral de décisions de l’employeur ». Notez au passage le terme « unilatéral » qui permet de gratter une contrepartie symbolique pour laisser passer : ces gens là savent rédiger des redditions en forme de déclarations de guerre.
Ces syndicats jaunes, CFDT en tête, demandent aussi une modification du périmètre du licenciement économique. Enfin ils refusent, avec cette vigueur que nous leur connaissons, que le forfait-jour ou la modulation du temps de travail soit mis en place « unilatéralement» par l’employeur. Là aussi, l’adverbe fait toute la différence. Bientôt cou-couche panier.
De l’autre, le reste des organisations syndicales & étudiantes et lycéennes (à savoir La CGT, FO, FSU, Solidaires, l’Unef et le « syndicat » lycéen UNL) ont refusé de signer ce texte en forme de conseils au gouvernement pour faire passer la pilule.
La n°2 de la CFDT, Véronique Descacq, a déclarer regretter le fait «qu’il y a des organisations syndicales en France qui préfèrent ne pas faire de propositions ».
Lorsque le vase déborde, on ne propose pas de retirer la dernière goutte d’eau.
Préférer ne pas faire de propositions, c’est en effet le cas de le dire, tant il n’y a rien à proposer à part le refus de cette loi dans son ensemble. Mais le mouvement qui s’annonce n’a pas à s’arrêter à cette loi. Lorsque le vase déborde, on ne propose pas de retirer la dernière goutte d’eau. « Le monde ou rien » comme chantait un certain, il y a peu.
Et si on peut faire confiance aux syndicats type CFDT pour servir de copilote au pouvoir, rien n’indique que le salut viendra des autres. Une nouvelle intersyndicale, sans l’Unsa, la CFDT et la CFTC, aura lieu jeudi. A priori pour avancer sur la journée de mobilisation du 31 mars. Mais qu’est ce que c’est loin, le 31 !
Ce qu’a montré la mobilisation de ces derniers jours via Facebook et Cie, c’est qu’il y a une volonté immense d’entrer en mouvement. C’est d’ailleurs ce qui explique le recul stratégique du gouvernement : ils sont faibles et sentent le vent tourner. Ce qu’a aussi montré cette mobilisation en ligne, c’est qu’il est possible d’imposer un autre agenda que celui de l’intersyndicale, voire de ses éléments les plus, ouvrez les guillemets, « combattifs ».
La manif du 9 en est la preuve. Mais qu’on ne se trompe pas de mot d’ordre : il ne s’agit pas de pousser les directions syndicales à agir dans le sens de la lutte. Il s’agit de s’organiser afin de ne plus avoir besoin de courir après les directions syndicales.
Une première avancée dans ce sens à été faite avec l’appel au 9 mars. Maintenant, c’est dans la rue que ça se passe. Pour un printemps d’explosion sociale.
Une grève générale est obligatoire, mais que font les syndicats, dans toutes les entreprises du pays il devrait y avoir un mot d’ordre de grève, tout le monde doit se mobiliser dont tous les jeunes si ils ne veulent pas avoir la retraite à 70 ans, en 1968 un mois de grève toutes les revendications acceptées, les jours de grève payés et 30 % d’augmentation des salaires.