Un bref bilan des deux expériences politiques de Podemos en Espagne & Syriza en Grèce, deux partis qui ont prospéré électoralement sur la défaite et la récupération du mouvement des places dans leurs pays respectifs.
La nuit debout, un phénomène d’occupation des places, semble aujourd’hui se répandre dans plusieurs grandes villes de France. Chez les organisateurs, il y a souvent la volonté de reproduire le mouvement des indignés, notamment les précédents Grecs et Espagnols de 2011. Dans ces deux pays, ces mouvements ont servi de marche-pieds pour le développement d’un courant politique social-démocrate de type nouveau. Ce courant, dit de gauche radicale (on peut se demander quelle radicalité, mais passons) est désormais au pouvoir en Grèce et fait jeu égal avec le PS en Espagne, ou il détient aussi les deux principales mairies (Barcelone et Madrid).
Syriza, un an après.
Syriza est un acronyme pour « coalition de la gauche radicale ». Elle dirige la Grèce depuis plus d’un an, alliée avec un petit parti de droite nationaliste, les grecs indépendants. Le dirigeant de ce parti, Pános Kamménos, un réactionnaire proche de l’église orthodoxe, est le ministre de la défense du gouvernement grec. C’est aussi un ancien ministre délégué de la Marine marchande dans un gouvernement de droite. Sa présence au sein du gouvernement à un poste aussi important est un profond gage de loyauté de Syriza aux institutions capitalistes, en particulier à l’armée et aux armateurs.
Et des gages, ce parti en a donné. Avant même d’être élu, plus Syriza se rapprochait du pouvoir, plus son discours se droitisait. Jusqu’à adopter quelques temps avant les élections de janvier 2015 un programme dit de Thessalonique, a peu près du même genre que le programme de Jospin en 2002. Il était question de mettre un terme à l’austérité, sans pour autant revenir sur toute les réformes, de relancer l’économie et de tenter d’endiguer la misère en mettant en place quelques mesures humanitaires ( coupons alimentaire, minimum d’électricité & gaz gratuit pour les très très pauvres). Ce programme, le parti n’a même pas pu l’appliquer.
De reniement en reniement, d’accord pourri avec les créanciers du pays en accords plus pourri encore, le gouvernement de cette fameuse gauche radicale s’est maintenu au pouvoir. Un peu comme dans ces concours ou l’on doit manger le maximum de hot-dog en temps limité, le gouvernement grec à avalé des dizaines de couleuvre en moins d’un an, et continue aujourd’hui à gérer un pays qui s’enfonce toujours plus dans la misère. Il organise les privatisations, coupe dans les retraites des plus pauvres… Bref fait exactement tout le contraire de ce qu’il promettait avant d’être élu… Tout en calmant la rue.
Podemos suit le même chemin.
Podemos, c’est un peu le petit frère de Syriza, qui marche dans ses traces. D’ailleurs le dirigeant de ce parti, Pablo Iglesias, s’est toujours refusé à critiquer son « ami » premier ministre grec, Alexis Tsipras. Podemos, comme Syriza, est né de la défaite du mouvement des places à remettre en cause les attaques brutales dont font l’objet les prolétaires depuis plusieurs années. Présenté comme le débouché électoral du mouvement indigné, il a rapidement pris une grande place sur l’échiquier politique espagnol. S’il n’est pas encore au pouvoir, il s’est profondément droitisé en quelques années, pour adopter finalement un programme économique social-démocrate, avec par exemple la retraite à 65 ans. Programme dont on peu penser, comme en Grèce, qu’il ne serait même pas appliqué au final.
Le parti a aussi présenté un ancien général d’état major aux dernières élections législatives, en précisant qu’en cas de victoire, ils en feraient leur ministre de la défense. Là aussi, même logique que Syriza dans la soumission aux institutions et à l’armée.
Finalement, les principaux changements qu’ont apportés ces partis, c’est un renouvellement de la classe politique. A une classe politique discréditée, ces partis opposent une nouvelle génération, des trentenaires qui ne portent pas de cravates et qui peuvent liker une de tes blagues sur facebook.
La misère est toujours là et les coups pleuvent toujours. Mais pour un temps, des nouveaux gentils gestionnaires essaient de bricoler avec quelques miettes. Et le comble, c’est que même ces miettes, le capitalisme d’aujourd’hui n’est plus en mesure de les laisser redistribuer.
La seule réponse valide était de sortir de l’UE.
Or, ce sont des pays qui tirent le peu qu’il leur reste (justement) de l’UE…la méthode n’aurai jamais pris.
Maintenant qu’ils sont endettés jusqu’à la moelle, et que l’UE leur fourni leurs miettes, il ne leurs reste qu’a attendre l’écroulement de l’UE par les autres pays (UK et Hollande en tête).
Peut-être la France aussi ? Tout dépendra du calendrier…